Nouvelles découvertes sur la progression inquiétante du cancer pancréatique

Publié le 12 juin 2025
MAJ le 7 juillet 2025

Le cancer du pancréas, autrefois considéré comme rare, montre une augmentation alarmante en France, passant de 10 000 à plus de 15 000 cas par an en dix ans. Les spécialistes expriment leur inquiétude face à cette tendance rapide qui classe désormais ce cancer parmi les plus redoutés.

Une évolution préoccupante sur les trois dernières décennies

Les données statistiques dévoilent une augmentation inquiétante des incidents de cancer du pancréas : +2,7% par an chez les hommes et +3,8% chez les femmes entre 1990 et 2018. Si cette tendance à la hausse persiste, cette maladie pourrait se classer en deuxième position parmi les cancers les plus fatals, juste après le cancer du poumon. Mais quels sont les éléments qui contribuent à cette progression constante ?

Tabagisme et consommation d’alcool en cause

Pancréas humain

Cet organe en forme de feuille, situé derrière l’estomac, joue un rôle essentiel dans la digestion et la régulation du taux de sucre dans le sang. Lorsqu’une tumeur s’y développe, son diagnostic tardif complique souvent la prise en charge médicale.

Le tabagisme et la consommation d’alcool sont pointés du doigt comme étant parmi les principaux coupables. Selon le Circ, ils sont responsables de 20 à 30% des cas. Par ailleurs, le diabète de type 2 serait un facteur augmentant le risque de cancer du pancréas de 1,8 fois.

Le Dr Hollebecque, spécialiste en oncologie, apporte cependant une nuance en déclarant : « Nous n’avons pas encore toutes les réponses nécessaires pour expliquer cette croissance exponentielle. »

L’hérédité : un élément à ne pas négliger

Analyse génétique

Des mutations génétiques héréditaires sont impliquées dans 5% des cas diagnostiqués. Certains gènes associés aux cancers du sein pourraient également favoriser l’apparition de ce cancer du pancréas.

En cas de présence de plusieurs cas dans une même famille, une surveillance accrue est recommandée. Les membres concernés peuvent alors bénéficier d’un suivi médical adapté.

La surveillance de notre environnement

Environnement urbain pollué

Les chercheurs examinent également l’impact de l’environnement. Les polluants atmosphériques, les résidus de pesticides, les additifs alimentaires… pourraient contribuer à cette épidémie silencieuse, même si des preuves tangibles font encore défaut pour l’affirmer de manière catégorique. Notre mode de vie effréné et notre alimentation industrialisée méritent également d’être scrutés.

En règle générale, ce cancer survient le plus fréquemment entre 60 et 70 ans. Son dépistage est compliqué par l’absence de symptômes précoces, ce qui explique en partie son pronostic sombre.

Les perspectives pour 2024

Les données demeurent alarmantes : la durée médiane de survie ne dépasse pas douze mois. Seuls 20% des patients sont éligibles à un traitement combinant chirurgie et chimiothérapie, améliorant ainsi leurs chances de survie.

Le taux de survie à cinq ans stagne autour de 5-10%, un chiffre stable depuis les années 1970 selon l’American Cancer Society. La recherche et la prévention demeurent nos meilleures armes pour inverser cette tendance.

Adopter un mode de vie sain et être conscient des facteurs de risque représentent un premier pas crucial dans la lutte contre cette maladie sournoise.