La trajectoire brisée de Brian Connolly, voix éclatante de Sweet

La carrière fulgurante du chanteur de Sweet, portée par des hymnes comme "Ballroom Blitz", cache un parcours personnel tumultueux. Derrière l'éclat de la gloire se dissimulait un homme en lutte avec ses propres démons. Explorez comment le succès peut révéler les failles qu'il semblait devoir combler.
Une star du glam rock au charisme éclatant
Avec sa chevelure blonde impeccablement coiffée, une voix qui portait loin et un regard magnétique, Brian Connolly avait tout pour séduire les foules. Il est devenu l’incarnation même du chanteur charismatique en tant que leader du groupe Sweet, pilier emblématique de la scène glam rock au Royaume-Uni.
Pendant ces années fastes, Sweet enchaîne les succès planétaires : Block Buster!, Fox on the Run, Love Is Like Oxygen… Le groupe électrise les audiences, vend plus de 50 millions d’albums et réussit même à percer aux États-Unis – un exploit remarquable pour une formation européenne à cette époque.
Porté par cette renommée grandissante, Brian rayonne sur scène. Son naturel séduisant et sa voix si reconnaissable font de lui le chouchou des fans. Pourtant, derrière les paillettes et les costumes éclatants, une vulnérabilité insidieuse commence doucement à se manifester…
Des débuts difficiles et une quête de soi
Né en Écosse en 1945, Brian vit une enfance marquée par le manque. Adopté très jeune, il grandit sans connaître son père biologique. Ce n’est qu’à l’âge adulte qu’il apprend être le demi-frère de Mark McManus, l’acteur connu pour son rôle dans la série Taggart.
Cette quête identitaire, comme un thème récurrent, semble l’avoir accompagné tout au long de son existence. Même au sommet de sa carrière, Brian cherchait ardemment un ancrage, une paix intérieure que ni la célébrité ni la fortune n’ont pu lui apporter.
Les prémices d’une descente progressive
En 1979, Brian prend la décision courageuse de quitter Sweet pour se lancer en solo. Un choix qui intervient à un moment particulièrement fragile de sa vie. Sa dépendance à l’alcool prend peu à peu le dessus sur sa musique. Ses projets personnels ne décollent pas comme espéré, et les difficultés financières s’accumulent.
Le choc arrive en 1983 avec une importante dette fiscale qui l’oblige à vendre sa maison. S’ensuit une longue période de difficultés : hospitalisations répétées, problèmes de santé constants, puis une paralysie partielle due à de sérieuses complications cardiaques.
La résilience d’un artiste passionné
Malgré les obstacles, Brian ne renonce pas. Il remonte sur scène avec une nouvelle formation, The New Sweet, et essaie de reconquérir son public. Il continue de se produire à travers le Royaume-Uni et l’Europe, mais son état de santé, de plus en plus fragile, rend les concerts particulièrement éprouvants.
Dans les années 90, les séjours à l’hôpital se multiplient. Son apparence change, sa voix perd de sa puissance, mais sa volonté de chanter demeure intacte. La sortie de son album solo Let’s Go en 1995 représente un dernier élan créatif, mais hélas, il passe presque inaperçu.
Cette même année, il devient père pour la deuxième fois, une lueur de bonheur dans une existence peu à peu rongée par l’isolement.
Le départ paisible d’une icône
La dernière apparition sur scène de Brian a lieu en décembre 1996. Quelques mois plus tard, le 9 février 1997, il s’éteint à l’âge de 51 ans. En souvenir, ses proches et admirateurs lui consacrent une plaque commémorative, d’une sobriété touchante.
Aujourd’hui encore, les titres de Sweet font danser les gens, ravivent les souvenirs et captivent les jeunes auditeurs. Et dans chaque refrain, on perçoit l’écho de la voix si particulière de Brian Connolly – cette voix qui, en dépit des épreuves, a toujours conservé son émotion.
La flamme d’une étoile qui a su toucher les cœurs continue de scintiller bien après son départ.