La prescription santé qui transforme l’approche des troubles dépressifs

Publié le 8 octobre 2025

Et si la solution pour surmonter les épisodes de tristesse durable résidait dans nos ressources internes ? Un expert révèle comment l'activité physique régulière modifie fondamentalement notre manière d'appréhender la mélancolie persistante. Cette méthode douce vient enrichir avec pertinence les traitements conventionnels.

Un psychiatre avance aujourd’hui une approche novatrice, différente des traitements classiques. Cette technique accessible à chacun repose sur des preuves scientifiques étayées.

Une approche sous-estimée qui devrait figurer parmi les recommandations prioritaires

Selon le Dr Nicholas Fabiano, psychiatre à l’Université d’Ottawa, notre façon de gérer les périodes de blues mériterait d’être repensée. Si les antidépresseurs et les thérapies conventionnelles gardent leur utilité, ce spécialiste estime qu’une alternative mériterait d’être plus souvent proposée : l’exercice physique pratiqué avec régularité.

Dans une publication du British Journal of Sports Medicine, il affirme :

« L’activité physique représente une stratégie thérapeutique globale contre la dépression. Négliger cette piste, c’est se passer d’un outil précieux… et peut-être même faire preuve d’inconséquence. »

Les réalités chiffrées du mal-être actuel

En France, près de 15 % de la population traverserait des phases de découragement intense. Chez les 15-29 ans, une étude récente de l’Institut Montaigne révèle qu’un jeune sur quatre déclare avoir connu une période de tristesse durable. Pourtant, une grande partie des concernés ne bénéficie d’aucun accompagnement spécifique.

Il importe de différencier un simple coup de mou d’un épisode dépressif caractérisé. Ce dernier se manifeste lorsque la morosité s’installe pendant plus de quinze jours, s’accompagnant fréquemment de fatigue intense, d’incapacité à éprouver du bonheur, de remords injustifiés ou de troubles du sommeil.

Les vertus curatives du mouvement corporel

Le Dr Fabiano ne parle pas d’une simple promenade de temps à autre. Il préconise plutôt la mise en place de programmes d’entraînement structurés et encadrés. L’objectif : intégrer le mouvement dans le processus de guérison, avec le même sérieux qu’un traitement pharmacologique, comprenant un suivi individualisé.

Parmi les bénéfices scientifiquement établis :

  • Amélioration de l’humeur grâce à la libération d’endorphines
  • Réduction du stress et de l’anxiété
  • Amélioration significative de la qualité du sommeil
  • Renforcement de l’estime de soi
  • Stimulation des capacités cognitives et regain d’énergie

Le plus remarquable ? Aucun effet secondaire indésirable notable.

Comment s’y mettre : des conseils pratiques pour démarrer

Inutile de viser l’excellence sportive. L’essentiel est de procéder par étapes, en optant pour une discipline qui vous séduit : marche rapide, cours collectifs, vélo, pilates, natation… La dimension plaisir demeure fondamentale dans la démarche.

Le Dr Fabiano s’appuie sur le principe FITT :

  • Fréquence : de préférence trois à cinq fois par semaine
  • Intensité : proportionnelle à votre forme du moment
  • Temps : minimum trente minutes par séance
  • Type : favoriser les activités qui vous enthousiasment

Il recommande également d’utiliser des outils de monitoring comme des applications smartphone ou des bracelets d’activité pour rester motivé, et souhaite que ces programmes soient remboursés par la sécurité sociale, au même titre que d’autres thérapies reconnues.

Et si votre traitement prenait une forme inattendue ?

Imaginez : plutôt qu’une ordonnance traditionnelle, votre médecin vous prescrirait une séance de danse ou une balade en nature. Le mouvement devient médicament, votre corps contribue activement à votre retour à l’équilibre.

Et si, pour retrouver le sourire, il suffisait simplement de commencer à bouger ?