À vingt heures précises, un coup frappé à l’entrée a figé mon souffle

Tout était prêt pour une soirée idéale : lueurs vacillantes, mélodie envoûtante, couverts disposés avec élégance. Pourtant, en ouvrant, le choc de la vérité m’a saisie de plein fouet.
À 54 ans, suite à une séparation qui m’a profondément marquée, j’éprouvais un désir intense de rallumer cette flamme intérieure. Mes proches, Claire et Sophie, me qualifiaient de courageuse, voire un peu téméraire. Pourtant, je persistais à croire qu’on peut toujours connaître l’amour, plaire et être appréciée à sa juste valeur.
Quand le rêve se confronte au réel
Notre rencontre fut le fruit du hasard. Un voisin croisé lors d’une balade. Des conversations anodines, des regards chargés de sous-entendus, puis est née l’envie d’en savoir plus. Lorsqu’il a proposé qu’on se revoie, j’ai pris les devants : « Pourquoi ne pas venir dîner chez moi ? » L’idée me semblait sincère, décontractée et parfaitement romantique.
La soirée qui a tout changé
Il est arrivé à l’heure pile. J’ai ouvert la porte, le sourire aux lèvres mais le cœur battant.
Et là, stupeur.
Aucune fleur. Aucun geste attentionné. Rien du tout.
Il se tenait là, les mains vides, l’air absent. Pas un compliment, pas la moindre intention de faire plaisir.
J’ai tenté de dédramatiser :
– « Sérieusement ? »
Il a répliqué, presque agacé :
– « Quoi ? »
– « Où sont les fleurs, un petit geste ? »
Et là, il m’a répondu, avec un naturel presque déconcertant :
– « Quelles fleurs ? Je ne suis plus un adolescent pour offrir des brins de fleurs. »
Ce moment de prise de conscience
Je me suis vue, entourée de bougies, le cœur ouvert, face à un homme pour qui faire un effort était optionnel. Alors, j’ai répondu avec calme, mais avec une assurance toute neuve :
– « Moi non plus, je ne suis plus une jeune fille prête à accepter n’importe quoi. À mon âge, je n’ai plus envie de m’excuser d’attendre un minimum de considération. »
Je lui ai souhaité bonne continuation. J’ai fermé la porte. Le repas est resté sur la table. Et pour la première fois depuis bien longtemps, je me suis sentie forte, entière, alignée.
Ce que j’en ai retenu et partagé
Certaines amies, comme Élodie, m’ont applaudie. D’autres, à l’image de Nathalie, m’ont suggéré que j’en demandais trop. Qu’il fallait, à notre âge, savoir composer avec ce qui se présente.
Mais une question me trotte dans l’esprit :
Vaut-il mieux craindre la solitude… plutôt que de trahir ses propres valeurs ?
Parce que le véritable romantisme, c’est avant tout une histoire de respect. Surtout quand on s’aime assez pour savoir dire non.